Témoignage d’Agnès
J’aimerais partager mon témoignage pour que les personnes qui ne croient pas sortent enfin de leur tristesse et de leur découragement. Pendant très longtemps la colère, l’angoisse, la peur, l’intimité envers mon prochain, l’égoïsme, la tristesse, le stress, l’isolement ont habité mon cœur, mes pensées.
Je suis née et baptisée dans une famille d’athées. À l’époque, baptiser son enfant était plus une tradition qu’un réel attachement au Christ. Mes parents ne croyaient en rien, si ce n’est peut-être pour mon père : une vie après la mort et le spiritisme une fois pour se marrer, et pour ma mère : un raisonnement très scientifique qui se base exclusivement sur des preuves physiques et tangibles.
Cet athéisme a empiré et s’est transformé en déni total de Dieu et une colère envers la religion lorsque ma tante, si appréciée, s’est remariée avec un témoin de Jéhovah. Du jour au lendemain, nous n’avons ni fêté Noël, ni les anniversaires avec elle et avec mes cousins âgés de seulement quatre, cinq ans. Telle était sa volonté. L’incompréhension a surgi puis la colère de toute la famille envers elle. Moi aussi je lui en ai voulu car mes cousins me manquaient beaucoup. La famille a éclaté à ce moment-là. Et mes parents ont détesté la religion et ont fait l’amalgame avec le Dieu que ma tante prônait. Hors de question de pardonner à ma tante d’avoir fait éclater la famille et hors de question d’entendre parler de Dieu et de Jésus.
J’ai grandi sur cette colère, sur cette indifférence que mes parents m’ont transmise envers Dieu. Quand j’ai douze ans, la meilleure amie de ma sœur âgée de dix-huit ans meurt assassinée et j’apprends sa mort par les policiers. Un énorme choc et encore là, une incompréhension totale. Spectatrice de la tristesse et de la colère de mes parents et de ma sœur qui s’isolent et se replient sur eux-mêmes, ils me laissent seule dans mon incompréhension. Plus aucun égard pour moi, puis les colères et les paroles blessantes de mon père vis-à-vis de moi. Je commence à ne plus avoir aucune confiance en moi et à détester mes parents et ma sœur qui ne comprennent pas et ne me laissent pas m’épanouir comme une petite fille normale. Je perds toute joie de vivre. Je suis, en plus, le souffre-douleur de l’école où je vais.
Ma décision d’en vouloir à la terre entière émerge et je me replie sur moi-même pour me protéger. Plus de dialogue avec ma famille, plus de dialogue avec mes copines. Je me sens seule.
L’adolescence arrive et j’en profite pour faire les pires actes qui ennuient au maximum mes parents. Je les hais à ce moment-là et je refuse toute preuve d’amour. J’en profite pour boire, fumer, sortir, coucher avec le premier venu et tomber enceinte bien sûr. Je ne souhaite qu’une chose : me détruire pour enfin attirer l’attention sur moi et être aimée. Je ne garde pas l’enfant mais j’ai dix-sept ans et je suis obligée d’en parler à mes parents. Je ne souhaite pas parler de mon intimité et c’est contrainte et forcée que je suis accompagnée à l’hôpital par ma mère qui m’étouffe totalement (Je veux juste être seule).
À la suite de tout çà, par une nuit étoilée, n’en pouvant plus et désespérée, je monte sur le toit de chez mes parents et lance une prière aux étoiles et à Dieu. Je lui demande, entre mes larmes, de m’envoyer un prince charmant brun aux yeux bleus, gentil, patient, attentionné et, même s’il n’a pas d’argent, qu’il puisse m’aimer.
J’ai la vingtaine et me sens toujours aussi mal dans ma peau. Je connais quelques faux princes charmants et m’enfonce dans la dépression, suite à des évènements douloureux, ruptures, mensonges… de ces hommes.
J’en veux encore plus à Dieu de ne pas exaucer ma prière et je commence à toucher au spiritisme avec des amis. Les esprits m’attirent et me fascinent même si j’en ai peur.
Je commence à tester le pendule, l’écriture automatique aussi, à aller voir des voyantes et à entreprendre une formation de rëiki,
Je me sens de plus en plus confiante et j’aime jouer de ce pouvoir pour me faire apprécier des autres. Je passe plusieurs degrés de rëiki puis un jour avant d’entreprendre le troisième degré, je tombe sur une vidéo d’internet où une ancienne initiée, devenue chrétienne, avertit les gens sur les dangers de cette soi-disant thérapie et sur les dangers du spiritisme. Je prends peur et, grâce à elle, j’annule ma formation au dernier moment. Je laisse tomber également toutes mes pratiques de spiritisme et replonge illico dans le découragement et cette fois-ci, dans la dépression. Quelques mois passent et une amie de La Garde, Monica, rencontrée pendant son exposition à la mairie alors que je demandais un verre d’eau, me propose de venir chez elle pour discuter peinture autour d’un café. Cette rencontre fortuite me redonne le moral et je retourne plusieurs fois chez elle. Cependant, lorsque je la quitte, je me sens toujours aussi seule et un jour, elle me parle de l’église et des prêtres. Elle me dit que je peux aller discuter avec ces derniers et qu’ils sauront m’écouter. Je prends rendez-vous, malgré ma réticence envers la religion et envers Dieu, car je me dis que, de toute façon, je n’ai rien à perdre. Le père Mathieu me reçoit dans son bureau et je lui parle de mon mal-être profond. On est en 2010, me semble-t-il, et ma vie va changer à la suite de cet entretien. J’ai trente-trois ans et cela fait vingt et un ans que je traîne ma colère, ma tristesse, mes angoisses…Vingt et un ans que je ne suis pas heureuse ! (C’est insupportable ce mal-être !)
Le Père Mathieu me propose une solution radicale lorsque je lui parle de mes pratiques anciennes dans le spiritisme…Pour lui, il serait peut-être bon d’aller voir un prêtre exorciste : le Père Henry à Carnoules. Après tout, j’ai peur mais je n’ai rien à perdre et je ne risque pas d’aller plus mal de toute façon. Je décide de faire tout le contraire de ce que mes parents m’ont transmis vis-à-vis de Dieu puisque cela ne m’a jamais rendue heureuse de détester Dieu. Je prends rendez-vous et, angoissée, je me retrouve chez le Père Henry avec mon petit ami. Je pense à ce moment-là que celui qui a le plus de problèmes, c’est mon ami et non pas moi. Il est toujours plus facile d’accuser les autres que de se remettre en question soi-même. C’est ce que je pensais à l’époque. Suite à un questionnaire, le Père Henry me révèle que mon ami n’a rien d’anormal mais que pour ma part, j’ai quelque chose qui rôde au-dessus de ma tête depuis très jeune et il me propose de prier pour moi. Cette séance, je ne l’oublierai jamais ! Assise sur ma chaise, mon corps se met à trembler et des paroles insultantes envers le prêtre me surprennent moi-même. J’essaie de me contrôler mais je sens bien qu’une force énorme m’enserre et me paralyse. Je suis à la merci de cette dernière et je suis dans un état second ; des images et des cris également me surprennent. À l’issue de trois bons quarts d’heures de prières, à bout de forces, je ressens soudain un profond soulagement. On dirait que quelque chose m’attire le négatif et cette force qui me paralysait est aspirée par le haut, au niveau des cervicales et de ma tête. Mon corps arrête de trembler et la paix et une joie certaine m’envahissent. Mon ami est encore sonné par ce qu’il a vu. La séance se termine et le Père Henry me propose un autre rendez-vous quinze jours plus tard.
À partir de cette séance, ma vision change petit à petit. Je me rends compte que le Mal existe puisque je l’ai ressenti dans mon corps, physiquement, et qu’une force bien plus grande m’a arrachée à ce Mal. Mon esprit logique vacille et je me rends enfin compte que Dieu existe peut-être. Pourtant, quelques jours après, je me sens à nouveau mal et je téléphone au Père Henry, qui me conseille d’aller à la messe d’ici la prochaine séance. Je rechigne un peu car mon intelligence refuse plus ou moins de croire en un Dieu intangible. Puis je m’y rends le dimanche matin tout d’abord avec mon ami. Lorsque je rentre dans l’église, tout d’abord, je ressens du soulagement ; puis, comme chez le Père Henry, quelque chose m’aspire par le haut des cervicales le négatif. Je me retrouve dans un état second très paisible et j’apprécie la messe. De plus, mon ami apprécie lui aussi ce moment et, en sortant, nous sommes joyeux et sereins. Je me sens à nouveau moi-même et bien. Pourtant je remarque les jours suivants que ça ne dure pas et je me précipite à Carnoules chez le Père Henry. Son verdict : le Mal recommence à m’embêter. Il re-prie pour moi et le chasse à nouveau. Il me conseille d’aller plus souvent à la messe, pour renforcer ma foi. En effet, l’Autre comme il le nomme, profite de la moindre de mes faiblesses au point qu’il fait tout pour que mon couple aille mal et que je me retrouve seule et isolée, à l’écart de l’amour. Il profite également de la fatigue du travail car c’est à ce moment-là que j’ai envie de rester à la maison et de ne pas me rendre à la messe. Je remarque cependant que lorsque je n’y vais pas, je me sens à nouveau triste, angoissée, colérique et seule une séance chez le Père Henry me ramène la paix et la joie.
Je vais conclure mon histoire par ceci : même si mon cerveau cartésien régnait sur tout et que j’étais en proie au Mal durant toutes ces années, je peux affirmer que Dieu m’a sauvée ainsi que mon couple. Je vais régulièrement à la messe en semaine le matin car je reconnais que sans Dieu, je ne suis rien. La vérité est là : il suffit que je m’éloigne un peu et tout se passe mal pour moi. Cela me demandait un réel effort au départ de me rendre à la messe mais maintenant, j’y vais pratiquement en courant. Mon ami également se sent beaucoup mieux. Il sourit à nouveau et se sent aimé de Dieu, lui qui a manqué d’amour durant toute sa vie. Il a repris confiance et, au lieu de nous séparer, Dieu nous a rapprochés. Le Mal essaie toujours de s’infiltrer entre nous mais nous ne lui laissons plus le choix. Dieu fait partie intégrante de notre vie et de notre couple. Et grâce à Lui, nous allons fonder une famille unie et pleine d’amour.
Par ce témoignage, je souhaite que toutes les personnes non-croyantes et qui pensent que Dieu n’existe pas ouvrent un peu leur cœur. Dieu les rejoindra s’ils font un pas vers Lui. L’effort à fournir est grand car on lutte contre des idées très cartésiennes et contre notre propre intelligence scientifique qui a besoin de tangible. Mais lorsque l’on commence à ressentir la présence de Dieu physiquement, l’intelligence se plie au fur et à mesure à la vérité.
Je remercie Dieu de veiller sur chacun d’entre nous et d’être la première personne qui me comprenne et qui m’aime comme je suis.
Je le remercie de m’avoir fait connaître le désespoir car c’est au plus profond de la tristesse qu’on a envie de se raccrocher à Lui. Il m’a relevée et il est le chemin que je suis chaque jour de ma vie.
Je le remercie pour toutes les épreuves car bien souvent, le négatif, il en fait du positif ! Il est le bien le précieux que j’ai ; même l’argent ne rivalise pas et ne m’apporte rien.
Une dernière chose : la prière que j’ai formulée un soir sur le toit de chez mes parents en 1994 environ, lorsque j’avais dix-sept ans, était de rencontrer un prince aux yeux bleus, brun, gentil, patient, n’ayant pas forcément d’argent mais qui m’aimerait de plus profond de son cœur. Cette prière lancée à Dieu alors que j’étais désespérée, seule et triste, Dieu l’a entendue et l’a exaucée au moment qu’il a décidé, lui. J’ai rencontré mon homme en 2009, quinze ans après cette prière, et peu importe l’attente, Dieu exauce nos prières au moment le plus adapté.
Je prie chaque jour pour mes proches et je remercie Dieu pour tout ce qu’il a accompli et qu’il continue d’accomplir dans ma vie. Il a comblé mon âme meurtrie et a bouché le trou béant par son amour et son affection. Tous les manques au niveau de mon cœur, il les soigne au quotidien.
J’ai appris à accepter l’autre tel qu’il est et à pardonner aux autres de ne pas m’aimer comme je le souhaiterais. Je continue à rencontrer des épreuves mais Dieu me donne sa force et sa joie.
J’ai compris que dans chaque épreuve Dieu m’aide à grandir.
Je suis très heureuse d’apprendre chaque jour en la présence de Dieu.
Agnès B., paroissienne de La Garde